La marmite parlementaire

Il existe un proverbe (polonais, je crois, mais je n’en suis pas sûr) qui dit : quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt. Et c’est exactement ce qu’a tenté de faire Fillon avec le Penelope gate : nous prendre pour des idiots et nous faire regarder le doigt plutôt que ce qu’il pointe. Tout récemment, je me suis rendu à Lisbonne à l’occasion d’un incentive, lors duquel j’ai discuté avec plusieurs personnes. Et j’ai distingué combien cet événement a fâché le public. Quelle que soit le bord politique, le mécontentement était général. Même ceux qui avaient décidé de voter le gagnant de la primaire le défendaient sans grande conviction : ils étaient eux aussi révoltés par les manœuvres du clan Fillon. Cette affaire a vraiment exhibé les problèmes du système français. Mais le pire, à mes yeux, reste la l’attitude de Fillon. On peut dire qu’il s’est changé en quelques jours en un clone de Sarkozy : il a accusé Macron, critiqué les journalistes. Persifler ces derniers est aujourd’hui devenu un fondamental dans de telles histoires. Mais dans cette affaire, l’influence du président américain s’est faite sentir. Jean-Pierre Raffarin a invité les citoyens à beugler sur les journalistes avant la montée sur scène de Fillon ! L’ombre de Donald Trump n’est pas loin, pour le coup. De la part d’un ex-ministre, c’est assez significatif ! Le fond du problème, c’est que nos représentants considèrent notre démocratie comme un trésor en libre accès. Les habitudes de Fillon laissent paraître qu’il n’existe aucun conseil pour surveiller la comptabilité des députés : ceux-ci agissent librement. Il serait plus que temps de légiférer cette zone de non-droit. Cela n’aurait rien d’extraordinaire. Des années durant, l’Elysée n’était subordonné à aucun devoir de transparence. Je ne supporte pas Sarkozy mais il faut lui reconnaître ceci, il a laissé la cour des Comptes à mettre son nez dans la comptabilité de l’Elysée soit encadrée. C’est pourquoi chaque euro dépensé est rendu public ! Il n’y a rien de plus normal dans une démocratie, et il faut que quelqu’un soit autorisé à examiner nos élus. En tout cas, j’ai trouvé cet incentive à Lisbonnetrès rafraîchissant. L’agence qui l’a goupilléétait aux petits soins pour nous.